Feu
Noir
Le
Noir et Feu a été isolé en 1887 dans
une garenne sise dans la propriété d'un
gentleman du Derbyshire, Mr COS DE BRAILSFORD. Celui-ci avait
lâché dans ses
terres des lapins de différentes races, et d'un accouplement
ou de plusieurs,
naquirent des lapins dont le poil était exactement de la
couleur du terrier
Noir et Feu comme le disait Pierre MEGNIN. Les races réunies
par Mr COS étaient
toutes de petite taille avec des oreilles courtes et droites :
Hollandais,
Argenté de toutes les teintes et Garenne de couleur fauve.
Les Noir et Feu se
reproduirent fidèlement ; cependant, on trouve parfois dans
leurs portées des
petits qui ont une liste en tête comme les Hollandais ; chez
d'autres la
couleur noire est mêlée de poils gris ou blancs ce
qui rappelle les Argentés ;
d' autres encore naissent complètement feu ou
plutôt fauve comme les premiers
lapins lâchés dans cette garenne.
On
désigna ce type de lapins sous la dénomination :
type dit de Brailsford. C'était
un petit lapin, très vif, de couleur noirâtre avec
le dessin agouti ; les
lignes de séparation entre le ventre et le menton
blanchâtres et le noir
étaient crèmes ou gris brunâtres. La
nuque, le tour des yeux, la bordure
interne des oreilles étaient eux aussi crèmes.
Plus
tard, apparut le type dit de Cheltenham, nettement plus fort, moins
trapu et de
caractère plus doux. Nous ne savons pas avec exactitude si
son origine est
différente de celle du type de Brailsford. Il semble que les
croisements d'origine
furent renouvelés pour tenter d'améliorer les
premiers Noir et Feu avec en plus
le Lièvre Belge qui apportait une plus grande
intensité des zones crèmes
brunâtres. Ce type de croisement d'amélioration ne
se faisait évidement pas
sans de nombreux déchets du fait des disjonctions qui en
résultaient
inévitablement.
Plusieurs
associations d'élevage prirent naissance en Angleterre. Le
Black and Tan Club,
créé en 1890, soutenait le petit type de
Brailsford en se fixant pour ligne de
conduite de n'apporter aucun élément
étranger.
Le
British Black and Tan Club, quant à lui,
défendait le type de Cheltenham, et
pratiquait le croisement. Il se créa rapidement un type
moyen qui ne devait pas
dépasser 2,2 à 2,5 kg ; ce type moyen fut
nommé tout simplement Noir et Feu
(Black and Tan).
Eugène
MESLAY, qui avait été séduit par le
Noir et Feu, fut le premier à en importer
dès 1893 ; il les exposa à Caen en 1894, puis
à Paris. MESLAY s'avéra être un
fervent défenseur de cette race en France et même
en Europe. Le Noir et Feu
pénétra en Allemagne en 1896 et en Hollande vers
la même époque. Actuellement,
le Noir et Feu est élevé, en plus de l'
Angleterre, son pays d' origine, en
Hollande, en Allemagne, en Suisse et en France où il est
bien répandu. La
Commission des Standards de la Société
Française de Cuniculture accepta le
standard le 20 décembre 1920.
Feu
Bleu
Quelques
années plus tard, Mr ATKINSON, de Huddersfield, croisait un
Noir et Feu avec
une femelle fauve "suie" (on dirait aujourd'hui fortement
voilée) et
obtint des Feux bleus. Il faut avouer que l'origine de cette femelle
est
incertaine comme ont l'honnêteté de
l'écrire les auteurs qui relatent cette
histoire. Quoi qu’il en soit, le "bleu et feu" fut
sélectionné en élevage
assez consanguin avant d'obtenir les faveurs du public et de presque
détrôner
le "Noir et Feu". Bientôt, les éleveurs croiseront
ces deux races
fréquemment et aujourd'hui, il est habituel d'obtenir des
bleus dans des
portées de noirs.
Feu
Havane (brun).
C'est vers 1920 qu'il est apparu à Cambridge, chez Mr Childs.
Nous pourrions
croire qu'une introduction de Havane a eu lieu mais l'obtenteur s'en
défend
vigoureusement. D'après lui, le "havane et feu" est
né dans une
portée de deux "Noir et Feu" de pure race. Tout cela est
fort
possible étant donné les croisements initiaux
effectués pour obtenir le
"Noir et Feu" à partir d'Argentés de toutes les
couleurs
Feu Feh.
Ses
origines sont diverses et sa sélection encore récente,
elle fait son apparition dans l'édition 2000 du Standard
officiel des lapins de races reconnues en France. Elle n'est
homologuée en Allemagne que depuis 2004.
Source : Fédération Française de Cuniculiculture
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